Ouvrage publié chez Plon/Fondation Jean-Jaurès (2006) – Par François Miquet-Marty, André Gattolin et Bernard Spitz.
Espoirs déçus, promesses trahies, difficultés croissantes : après sept alternances consécutives, les Français sont désemparés. Echec du 21 avril 2002, divisions du référendum européen : les sympathisants de gauche sont désorientés. Nous avons voulu comprendre. Nous avons voulu mettre au jour l’identité, la nouvelle identité, de la gauche.
Nous avons donc mené l’enquête. La Fondation Jean-Jaurès a commandé une enquête exclusive à l’institut LH2. Nous avons interrogé les sympathisants de gauche. Sur leurs références idéologiques. Sur le clivage gauche-droite. Sur leur jugement à l’égard de la société. Sur la mondialisation. Sur le libéralisme. Sur des mesures très concrètes. Sur leurs priorités.
Les résultats sont souvent étonnants. Ils infirment cette idée reçue selon laquelle il y aurait » deux gauches « . Il n’y a pas une gauche » radicale » qui s’oppose à une gauche » réformiste « . Il n’y a pas ad vitam eternam une gauche du » non » qui se défie d’une gauche du » oui « . Cette division binaire n’est qu’une paresse intellectuelle, une facilité journalistique – ou une stratégie politique.
Mais la réalité est tout autre, et plus complexe encore. Les sympathisants de gauche sont, individuellement, au cœur d’une tension sans précédent entre un hyper réalisme et un néo-idéalisme. Les sympathisants de gauche peuvent, collectivement, être regroupés en cinq familles : les » réfractaires « , les » sociaux-libéraux « , les » anti-autoritaires « , les » étatistes « , les » radicaux » – cinq familles qui ne recoupent pas les formations politiques traditionnelles.
Les sympathisants de gauche nous en apprennent beaucoup sur la gauche : comprendre leur système de valeurs est une nécessité à la veille des échéances politiques de 2007. Mais ils en disent aussi beaucoup sur la France d’aujourd’hui, sur ses recompositions et sur ses hésitations, sur ses peurs et sur ses espoirs.