Samedi 18 mai, le maire de Nanterre, Patrick JARRY, commémorait la mémoire des victime de l’esclavage par la pose d’une plaque (voir photo) en présence des ministres Victorin LUREL et George PAU-LANGEVIN et de nombreux responsables associatifs dont la présidente du Collectif des associations devoir de mémoire, Livia ASSOR.
Seul parlementaire des Hauts-de-Seine présent, j’ai apprécié les paroles prononcés lors de cette cérémonie. Spontanéité et émotion ont pu éclater d’autant plus que les deux ministres n’ont pas voulu lire de discours préparés préférant intervenir de façon spontanée. Ce fut l’occasion de rappeler le combat des deux hommes d’except ion Victor Schœlcher et Toussaint Louverture.
Ci-dessous la reproduction de l’article du Parisien édition Hauts-de-Seine, paru le 20 mai 2013, sous la plume de Valérie Mahaut au sujet de cette cérémonie.
« Crime contre l’humanité, l’esclavage et ses conséquences ne doivent jamais être oubliés. » Dévoilée samedi à la Maison du Chemin-de-l’île, à Nanterre, la plaque honorant la mémoire des victimes de l’esclavage – aboli le 27 avril 1848 – porte cette inscription suivie de celle-ci : « Pour accompagner la mémoire des générations nouvelles, les Nanterriens se souviennent ». Le maire de la ville, Patrick Jarry (Gauche citoyenne) l’a inaugurée avec le Collectif des associations Devoirs de mémoire, et aux côtés des ministres de l’Outre-mer et de la Réussite éducative, Victorin Lurel et George Pau-Langevin, qui ont fait le déplacement pour cette quatrième commémoration organisée à Nanterre. Une double visite ministérielle en présence du sénateur André Gattolin (EELV) qui a manifestement réjoui les habitants, massés devant la Maison du Chemin-de-l’île, situé au cœur du quartier du même nom. Dès son arrivée, Victorin Lurel a chaleureusement salué la population lors d’un bain de foule. « On est content de vous voir ici », lançait une quadragénaire en tenue antillaise, sourire aux lèvres.
Avant le dépôt de gerbes, encadré de George Pau-Langevin et Victorin Lurel, Patrick Jarry a tiré le tissu bleu-blanc-rouge pour dévoiler la plaque sur laquelle figure aussi une citation de Toussaint Louverture, « général révolutionnaire », rappelait le maire dans son allocution, nourrie d’un rappel historique pour expliquer l’hommage rendu également à celui qui a mené la première rébellion d’esclaves à Saint-Domingue. Et pour que l’on « n’oublie pas que la République est née avec l’abolition de l’esclavage ». Né esclave en 1743, Toussaint Louverture eut « la chance » de recevoir une éducation de son « maître », devint à son tour propriétaire d’une exploitation de canne à sucre jusqu’à posséder lui-même une dizaine d’esclaves. Avant de lever une petite armée pour mener la première rébellion. C’est ainsi que fut aboli l’esclavage une première fois, en 1793. Napoléon Bonaparte a repris leur liberté à ceux qui l’avaient conquise, en 1802. Jusqu’à l’abolition de 1848. Et la reconnaisse de l’esclavage comme « un crime contre l’humanité » en 2001, ajoute le maire.
George Pau-Langevin et Victorin Lurel, tous deux d’origine antillaise, se sont également exprimés devant la bonne centaine d’habitants du quartier présente pour cette « manifestation simple, conviviale, mais profonde », selon le mot de la ministre de la Réussite éducative. Punch, concerts et lectures de poème ont suivi la cérémonie officielle dans ce quartier du Chemin-de-l’île, qui incarne l’âme de cette « ville mosaïque » qu’est Nanterre, « bâtie par les migrants », rappelait Patrick Jarry.
Le Parisien