C’est la troisième fois seulement qu’une femme reçoit de telles responsabilités au sein des instances financières européennes (et la première fois depuis trois ans).
Lors de la précédente nomination au sein du Directoire de la BCE, beaucoup s’étaient d’ailleurs émus de l’absence totale de femmes (et plus largement de diversité) au sein des organes dirigeants de l’institution.
Le Parlement européen s’était à l’époque opposé à la nomination d’Yves Mersch, dans un avis négatif adopté le 25 octobre 2012 ; mais il ne s’agissait que d’un avis consultatif, et les Etats étaient passés outre. Ils avaient de la même façon ignoré l’appel signé par plus de 200 parlementaires nationaux (dont 55 français) lancé à l’initiative d’Emma Bonino, devenue depuis Ministre des affaires étrangères en Italie (vous pouvez le trouver ici http://andregattolin.eelv.fr/lettre-de-parlementaires-francais-a-monsieur-herman-van-rompuy-president-du-conseil-europeen/). J’avais moi-même écrit avec la Sénatrice PS Catherine Tasca au Président de la République pour l’appeler à réagir. Cette décision est donc bel et bien encourageante. D’autant qu’elle fait suite à d’autres signaux prometteurs dans ce domaine. En France, nous avons entre-temps également obtenu – sur la proposition des écologistes au Sénat – la composition paritaire du Haut conseil aux finances publiques. Ce principe a fait école, depuis, dans beaucoup d’autres organismes (par exemple au sein de la Banque publique d’investissements). CF. notamment sur le sujet http://andregattolin.eelv.fr/institutions-financieres-parite-haut-conseil-des-finances-publiques-et-bce/ ou encore cet article co-signé sur le sujet avec la Sénatrice PS Michèle André, http://www.huffingtonpost.fr/michele-andre/parlement-europeen-parite_b_2829738.html)
De même, une autre femme – en l’occurrence une française, Danièle Nouy – a été nommée en décembre dernier à la tête du Comité de supervision des banques de la zone Euro, qui dépend de la BCE :
Dernier élément : la volonté affichée de la Commission européenne de renforcer la place des femmes à la tête de ses Directions générales, notamment à l’issue des élections européennes et du renouvellement de têtes que celles-ci engendreront.
Alors même si cette nomination reste évidemment une avancée limitée (et qu’elle ne change rien en soi, par ailleurs, aux politiques économiques et financières de l’Union européenne), nous pouvons la saluer. C’est un petit pas de plus vers quelque chose que les écologistes réclament de longue date, à savoir la fin du trop fameux plafond de verre. À nous de maintenir la pression, pour que cette évolution soit confirmée et renforcée !