Le Groupe écologiste du Sénat s’émeut vivement du piratage opéré à l’encontre de TV5 Monde et appelle à la mobilisation des pouvoirs publics en faveur d’un renforcement de la sécurité informatique.
C’est une attaque d’ampleur sans précédent qui, hier soir et ce matin, a frappé la chaîne francophone TV5 Monde. Pour les écologistes, il s’agit d’un acte d’une gravité sans précédent, mais hélas prévisible, tant les niveaux de sécurité informatique des médias, comme celui des administrations nationales et de nombre de grandes entreprises s’avèrent aujourd’hui d’une extrême fragilité.
André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine et co-rapporteur des questions numériques à la Commission des affaires européennes, rappelle qu’il a de nombreuses fois alerté les pouvoirs publics des importantes failles des systèmes de sécurité informatique dans notre pays ainsi que des velléités de Daesh de se doter de moyens logistiques accrus en matière de cyber-attaques.
« Après les attaques massives visant à bloquer l’accès des internautes au site de Charlie Hebdo et à ceux d’autres grands médias nationaux, nous venons de franchir une nouvelle étape, plus inquiétante encore. Plus qu’un acte de censure, il s’agit d’un piratage en bonne et due forme d’un grand réseau de télévision pour y véhiculer une propagande haineuse et criminelle. Les systèmes de secours mis en place par TV5 Monde n’ont pas fonctionné, ce qui dénote du haut de degré de sophistication des moyens mis en œuvre par les pirates. »
Pour Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne et vice-présidente de la Commission d’Enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe, « le piratage de TV5 Monde par des terroristes, pendant que les pouvoirs publics français essayent de trouver les moyens de stopper la propagande djihadiste sur internet, met en évidence qu’il est temps de comprendre que les terroristes mènent la guerre également sur la toile. Tout doit être mis en œuvre pour ne pas perdre sur ce front. »
Pour André Gattolin, « l’Etat doit mettre en œuvre les moyens nécessaires pour garantir la liberté d’expression et la protection des données personnelles à l’heure où notre pays connaît une numérisation accélérée de l’information. Seules des mesures rapides et d’ampleur dans ce domaine pourront nous protéger d’un désastre annoncé, tant pour nos libertés que pour notre économie ».