Les inondations violentes qui ont endeuillé samedi soir les Alpes maritimes constituent un drame pour le pays tout entier. Après la mobilisation efficace des services de secours, des mesures d’urgence ont d’ores et déjà été annoncées, comme la déclaration d’état de catastrophe naturelle et la mise à contribution du fonds d’indemnisation des victimes.
Pour autant, le rôle de l’Etat ne devrait pas se limiter à assurer la solidarité après la catastrophe. Sa responsabilité est d’abord de tout faire pour prévenir de tels drames.
Les parlementaires écologistes n’ont cessé, au cours des discussions budgétaires, de dénoncer la baisse des crédits de la mission « écologie », qui est systématiquement une des plus touchées par les réductions de dépenses.
Au sein de cette mission figure le programme 181 consacré à la « prévention des risques », notamment hydrauliques. Les crédits de paiement de ce programme accusent une baisse de 28% entre le budget 2012 et le budget 2016, alors même que la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles augmentent, probablement du fait du changement climatique.
Le programme 170, consacré à la « météorologie », correspond quant à lui à la compensation que fournit l’Etat à l’opérateur Météo France pour sa mission de service public, consistant à mieux connaître les conséquences du changement climatique dans le but d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Cette compensation est en baisse de 3,4% depuis 2012 et les contraintes budgétaires qui pèsent aujourd’hui sur Météo France ne lui permettent pas de procéder à la mise à niveau de ses outils scientifiques de prévision.
Les économies que l’on réclame à l’Etat pour compenser les baisses de charges des entreprises ont un coût collectif, qui pour être diffus n’en est pas moins potentiellement dramatique.
Après ce drame, nous appelons à un sursaut en matière de prévention des risques écologiques et demande au Gouvernement de rétablir, dans le budget pour 2016, les crédits de paiement des programmes « prévention des risques » et « météorologie » à leur niveau de 2012.
André GATTOLIN
Sénateur des Hauts-de-Seine (EELV)
Vice-président de la Commission des Finances