Article du Parisien édition 92, publié le 25/11/15, signé par Jérôme Bernatas, sur la dématérialisation de la propagande électorale :
Les grosses enveloppes beiges bourrées de professions de foi politiques, les petites cartes d’électeurs cartonnées vont-elles venir s’empiler dans l’armoire à souvenirs ? Hervé Marseille le souhaite. Le sénateur maire (UDI) de Meudon propose d’expérimenter la dématérialisation
de la propagande électorale pour la présidentielle de 2017.
L’élu a présenté le 28 octobre au Sénat les conclusions de son contrôle budgétaire portant sur le coût de préparation des élections. Réduire ces dépenses fait partie des pistes d’économies lancées par Michel Sapin, le ministre des Finances, pour bâtir le budget 2016. « Les élections représentent une dépense substantielle pour l’Etat, rappelle Hervé Marseille.
En 2012, l’organisation des présidentielle et législatives a ainsi coûté 437 M€ selon l’Inspection générale de l’administration (IGA). »
Le recours aux nouvelles technologies semble évident pour remplacer la mise sous pli des tracts, bulletins de vote, mais aussi de la carte d’électeur.
« Tout le monde ne pratique pas l’outil numérique, prévient Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice (PCF). Au motif de réduire les coûts, objectif louable, il ne s’agit pas de réduire l’accès à la démocratie. » Thierry Solère, député (LR), écarte l’argument. « Les personnes auront accès aux informations sur Internet, précise-t-il. Quant à ceux qui ne sont pas connectés, ils pourront aller chercher les imprimés en mairie. » L’abandon de la carte d’électeur papier interpelle aussi le sénateur (EELV) André Gattolin : « Certains jeunes des banlieues l’ont avec leur carte d’identité et la montrent, car elle symbolise leur participation à la vie citoyenne », souligne-t-il. La plupart des dix recommandations d’Hervé Marseille ont déjà figuré dans un rapport de l’IGA et du Contrôle général économique et financier en 2006. L’élu les rejoint sur la nécessité de créer un fichier national. « Les listes électorales génèrent de plus en plus d’erreurs », selon lui. Les rédacteurs avaient de plus suggéré la généralisation du vote électronique. Un dispositif décrié par les écologistes des Hauts-de-Seine.