J’ai approuvé bien volontiers la tribune « POUR UNE NOUVELLE GOUVERNANCE EUROPEENNE » que la LECE France propose au Mouvement Européen-France et qui est déjà signé par Jean-Michel FAUVE (ARRI), Jean-Pierre GUTH et Jean-François MEROC (Europe Avenir), Philippe JURGENSEN et Joël MAURICE (LECE-France).
Le référendum grec du 5 juillet dernier ouvre une nouvelle période de grave incertitude pour la Grèce même, comme pour l’UE et notamment la zone euro.
La « négociation de la dernière chance » qui se réouvre ne peut aboutir que si les institutions européennes, qui ont jusqu’à présent refusé d’aborder ce sujet, acceptent un allégement de la charge de la dette grecque. Pour que celle-ci devienne soutenable, tant en termes de ratio dette rapportée au PIB qu’en termes « d’excédent primaire » à dégager pour assurer son service sans plonger de nouveaux le pays en récession, cet allégement doit être d’un bon tiers. Il faut y ajouter un véritable effort de relance par l’investissement,
Mais un accord suppose tout autant des réformes que la Grèce n’a jamais réellement accomplies jusqu’à présent : taxation effective des catégories qui continuent à échapper à la fiscalité (« armateurs », Église orthodoxe, privilégiés de toutes sortes) ; réforme des retraites et notamment suppression de départ anticipé de près d’un tiers de la population active ; établissement d’un cadastre ; lutte contre la corruption.
Derrière ces enjeux économiques, certes importants, se profile un enjeu plus crucial encore : celui de la démocratie de la zone euro. La voix des référendums contradictoires mène évidemment à des absurdités : s’il faut féliciter les Grecs, inventeurs de la démocratie, d’avoir voulu faire directement appel au peuple, qui ne voit que d’autres appels au peuple au Nord, à l’Est, et au Sud de la zone euro, aboutiraient à des résultats opposées et donc à une impasse?
La gestion exclusive des problèmes par les ministres et les chefs d’État et de gouvernement des États membres a montré ses limites et a tendance à exacerber les égoïsmes nationaux.
La seule solution est de donner toute sa place -une place qu’elle n’a pas actuellement- à la démocratie représentative au sein de la zone euro.
C’est à un Parlement propre à la zone euro, qui pourrait être constitué au sein du Parlement européen et auquel s’associeraient des délégués des Parlements nationaux, qu’il revient de trancher sur les questions financières, économiques, institutionnelles, existentielles même qui sont posées à la zone euro. Les législateurs européens doivent tous, en ayant pesé le pour et le contre, prendre des décisions pour le bien commun.
Eux seuls peuvent représenter les citoyens de la zone euro démocratiquement et de façon à engager tous leurs concitoyens.
Si on arrive, sortant de la crise, à ce progrès, l’Europe aura progressé et non régressé, Cela nous changerait!