Ci-dessous le texte de ma question d’actualité posée au gouvernement le jeudi 14 janvier 2016, concernant l’expulsion d’une journaliste française par les autorités chinoises.
« Le 31 décembre dernier à minuit, la journaliste Ursula Gauthier a dû expressément quitter la République populaire de Chine où elle était correspondante permanente de l’Obs, après une virulente campagne de dénigrement orchestrée par les autorités du pays.
Son crime c’est d’avoir décrypté, pour la presse française, l’instrumentalisation politique faite des attentats de Paris, par un régime chinois désireux de justifier, dans l’opinion internationale, la répression et la sinisation forcée de sa minorité musulmane ouïghoure.
Que la Chine censure sa presse n’est pas nouveau.
Qu’elle s’autorise à censurer la nôtre, au motif que des Chinois pourraient la lire, constitue un précédent inconcevable.
Et pourtant, c’est ce qu’il vient de se passer.
Confrontées à une situation similaire en 2009, notre diplomatie avait pu éviter l’expulsion de journalistes, en brandissant la menace de la réciprocité.
Cette fois, il n’en a rien été.
Le Gouvernement français s’est jusqu’à présent contenté d’exprimer des « regrets » et un « attachement à la liberté de la presse » si timides que les médias internationaux s’en sont émus.
Monsieur le ministre, ma question est aussi simple que claire :
Le Gouvernement français entend-il – même tardivement – condamner officiellement cette expulsion avec la plus grande fermeté ?
Entend-il convoquer l’ambassadeur de Chine à Paris ?
Car en l’absence d’une réaction sans ambiguïtés de la France, le risque est grand que des pressions toujours plus fortes s’exercent à l’encontre de nos autres correspondants établis en Chine et que nos grands médias finissent par renoncer à y être présents. »