À l’occasion des questions d’actualité au gouvernement du 5 avril 2018, André Gattolin interrogeait Jean-Baptiste Lemoyne, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, quant aux mesures qui seront prises à l’occasion du prochain sommet de la francophonie qui se tiendra à Erevan en octobre.
Retrouvez ci-dessous le texte de son intervention issu du compte-rendu des débats, ainsi que la réponse du ministre :
« Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
Monsieur le secrétaire d’État, la semaine passée, vous avez effectué un déplacement de plusieurs jours à Erevan, où vous avez eu l’occasion de rencontrer le président de la République d’Arménie, M. Serge Sarkissian, et de participer à des échanges sur les moyens de renforcer la coopération et nos liens économiques, politiques et culturels avec ce pays ami de la France.
À ce titre, vous avez certainement eu l’occasion d’évoquer le prochain sommet de la francophonie, qui se tiendra à Erevan en octobre prochain, ce qui est, me semble-t-il, une excellente chose. Le Sénat est très attentif à ces questions et nous nous réjouissons que le Président de la République ait affiché clairement, le 20 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale de la francophonie, son souhait de donner un nouvel élan à la francophonie et de développer l’influence de la langue française.
C’est que la langue française n’est pas seulement l’une de nos richesses nationales, elle est d’abord l’écrin de toutes les autres et nous n’avons de cesse de la partager avec tous ceux qui la parlent.
Dans son discours à l’Institut de France, le Président de la République a parlé, je le cite, de ces valeurs qui nous guident et qui doivent également guider notre action en matière internationale. Avoir une approche multilatéraliste et dynamique de la francophonie, et non franco-centrée, régressive et défensive, comme cela a été le cas jusqu’à présent, est un projet juste et ambitieux. C’est pourquoi je souhaiterais connaître, monsieur le secrétaire d’État, les initiatives qui seront prises dans ce domaine d’ici octobre prochain, notamment celles qui concernent la promotion culturelle et politique du français à l’étranger, au-delà des traditionnels pays dits francophones. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur André Gattolin, l’Arménie accueillera en effet le sommet de la francophonie à Erevan, les 11 et 12 octobre prochain.
Il est vrai que les Arméniens, ô combien francophiles, souhaitent participer encore davantage à la francophonie ; j’ai d’ailleurs pu voir un formidable terreau associatif : l’école Anatole-France, l’université franco-arménienne, liée à Lyon-III, ou encore une Alliance française très dynamique. Tout cela participe de la richesse et du rayonnement de la langue française de par le monde.
Le 20 mars dernier, sous la coupole de l’Institut de France, le Président de la République a tenu un discours fondateur pour annoncer un certain nombre de mesures – 33 précisément –, notamment la sanctuarisation des moyens dédiés à l’enseignement du français à l’étranger via l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, l’AEFE, mais également des dispositions pour déployer des moyens supplémentaires. Ainsi, l’Agence française de développement, l’AFD, va doubler son soutien au système éducatif en Afrique et nous allons mettre en place un volontariat international pour le français, idée chère à Joëlle Garriaud-Maylam.
Jean-Michel Blanquer, Françoise Nyssen, Frédéric Vidal et moi-même continuons aussi à travailler sur le déploiement de campus français ou francophones sur les cinq continents.
Il faut également citer les enjeux propres à internet, comme la découvrabilité et l’accessibilité des contenus francophones.
Nous souhaitons enfin réhabiliter le très beau château de Villers-Cotterêts pour en faire un laboratoire de la francophonie.
Vous le voyez, nous sommes aujourd’hui sur le chemin d’Erevan aidés, guidés et épaulés par, je le sais, la Haute Assemblée tout entière, singulièrement par Jacques Legendre et Michèle André qui, il y a peu encore, étaient ici les ardents défenseurs et les inlassables promoteurs de la langue française et du concept de francophonie. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.) »